Comment présenter ses pigeons aux expositions

 

Exposer, ce n’est pas prendre les pigeons dans le colombier et les mettre directement en cage mais c’est préparer ses pigeons pour leur donner le maximum de chances. C’est là qu’on voit le véritable amateur. Deux points doivent retenir l’attention de tout éleveur présentant des sujets aux expositions : la propreté et la toilette.

La propreté

Rien n’est plus désagréable pour un juge de devoir, prendre en mains un pigeon au plumage maculé et aux pattes couvertes de fiente. Un tel pigeon perd beaucoup de ses chances. Donc, il faut présenter des pigeons propres et cela n’est pas difficile pour peu qu’on prenne quelques petites précautions. En principe, un pigeon ne se lave pas. Alors que l’éleveur présentant des volailles blanches en particulier doit tout simplement baigner ses plumes, s’il veut qu’elles soient belles, ce travail est extrêmement rare chez le pigeon. Celui-ci, en effet, pour peu qu’on lui donne périodiquement une baignoire d’eau claire, se nettoiera tout seul. Il sera seulement nécessaire, au moment de l’enlogement, de passer un peu d’eau savonneuse sur les pattes, la bague ou telle partie du plumage légèrement souillée pour que la présentation soit correcte. Il est certain que pour certaines races particulières des précautions spéciales s’imposent, en particulier pour les grosses races à qui une volière couverte et sablée est indispensable, pour les Boulants pattus, Poméranie, Gantois qui doivent disposer de perchoirs afin de ne pas trop se casser et se salir les plumes des pattes. Il peut malgré tout arriver parfois d’être obligé de laver un pigeon, opération qui ne présente aucune difficulté pour peu qu’on sache s’y prendre. L’opérateur doit disposer de deux cuvettes d’eau tiède, de savon en paillette pour lavage délicat (surtout ne pas utiliser de la poudre pour machine à laver sous peine d’accident). Dans la première cuvette remplie d’eau savonneuse, on plongera le pigeon de façon à ce que toutes les plumes soient mouillées et assouplies. On frottera ensuite le plumage dans le sens des plumes. Pour les ailes et la queue qu’on étendra sur une surface plate, on procèdera de même. On rincera ensuite le pigeon dans la seconde cuvette remplie d’eau claire et on essuiera le plumage à l’aide de serviettes éponges. Il est ensuite conseillé de mettre le pigeon dans une pièce chauffée à proximité d’un bon feu afin de compléter le séchage. Il est à remarquer que cette opération doit se faire trois ou quatre jours avant la mise en cage pour que le pigeon puisse lui-même mettre de l’ordre dans sa toilette.

La toilette

Il ne faut pas confondre toilette et fraude. La toilette, si elle n’est pas exagérée, est permise ; la fraude est interdite. Bien souvent, nos pigeons ont, par-ci par-là, quelques petites plumes incorrectes et il est permis de les enlever. Il est tout à fait normal d’ôter quelques plumes de couleur dans la poitrine d’un Strasser, d’un Gazzi, on rendra plus régulière une bavette, les marques de la tête d’un Strasser en ôtant quelques plumes. Comment ôter ces plumes ? L’éleveur peut les arracher tout simplement ; dans ce cas, au bout de trois semaines, les plumes défectueuses réapparaîtront et, si l’on veut à nouveau présenter le sujet, le travail est à recommencer. La seconde méthode est de couper la plume à ras de la peau. De cette façon, la plume défectueuse ne repousse qu’à la grande mue suivante, c’est-à-dire en septembre-octobre. Il est bien certain que si pour obtenir un sujet présentable l’éleveur est obligé d’arracher des plumes par véritables poignées, quitte même à dénuder certaines parties du corps (faire disparaître  les culottes chez les Strasser ou Gazzi, la tâche blanche au ventre d’un Cauchois ou d’un Lynx de Pologne) on quitte le toilettage pour rentrer dans la fraude. Toilettage encore que le petit coup de lime que l’on peut donner à certaines races de sujets à bec court (Satinette, Blondinette,…) et cela pour le plus grand bien du bec qui doit toujours être le plus court possible.

Tout éleveur doit être capable de savoir où finit le toilettage et où commence la fraude. Toute détection de fraude entraîne automatiquement la disqualification du sujet et porte, ne le cachons pas, le discrédit sur l’éleveur qui l’a pratiquée.

André Legrand, juge all round en colombiculture

CONDITIONNEMENT ET EXPOSITION

PAR CHRISTIAN FONCOUX, JUGE AVICOLE

Avant l’exposition :

Depuis l’éclosion, nos sujets auront subi plusieurs triages. Aussi, le moment venu, après avoir accompli une bonne mue, ils n’attendront plus de nous que les soins réclamés en vue d’une bonne présentation :

  1. a)  quelques jours avant, tenir les parquets fermés, le sol sec sans souillures, une nourriture équilibrée, de l’eau très propre, une verdure suspendue pour couper l’ennui, des visites régulières avec apport de friandises.

  2. b)  une toilette modérée et honnête pour les sujets à marques qui demandent notre intervention.

  3. c)  Lavage des pattes et du bec à l’aide d’un peu d’eau tiède. Pour donner aux pattes la couleur, nous les frotterons avec un chiffon propre imbibé d’eau vinaigrée. Après séchage, un peu de vaseline va les garder dans un état présentable pendant plusieurs jours.

  4. d)  Le lavage complet de l’oiseau est exceptionnel car, bien souvent, ce travail exécuté la veille de l’enlogement n’embellit pas le candidat. Au contraire, bien souvent le plumage est soufflé et semble plus duveteux. Le lavage est cependant nécessaire pour certaines races ou variétés ( la nègre-soie, variétés blanches).

  5. e)  Le dressage est une action très peu pratiquée par l’éleveur. Même en exposition, certains juges n’emploient que rarement la baguette. Je remplacerais cette formule par l’apprivoisement qui n’est en fait qu’une question de patience et de temps. Il débute au sevrage et se poursuit chaque jour, plus encore après la sélection des sujets destinés à la compétition. C’est l’amour, l’attention, les soins que l’éleveur peut apporter à ses protégés. Je ne connais pas de juge qui n’apprécie pas un sujet docile. Un sujet effrayé ne se montrera jamais sous son meilleur jour.

  6. f)  Expédition : il est indispensable de disposer de paniers conçus pour le type de sujets élevés. Une petite désinfection (un jet de spray) avant de prendre place paraît insignifiant mais dénote d’une certaine attention qui n’échappe pas au commissaire qui enloge.

A l’exposition :

C’est le jour des victoires mais aussi celui des défaites.
Il faut savoir perdre et vaincre, une défaite est souvent un tremplin vers des victoires. Il faut s’instruire, comparer, dialoguer avec l’examinateur, côtoyer de vieux éleveurs, sources de tant de savoir et d’expérience.

Consultons les feuillets d’appréciation, ils sont à la disposition des éleveurs. Les remarques qu’ils contiennent justifient les distinctions accordées. Comparons nos sujets à ceux de nos rivaux d’un jour, heureux ou malheureux. Confrontons nos idées avec celles des juges qu’un même intérêt réunit ce jour là.

Lors de notre retour, sortons furtivement notre standard et rêvons, avec l’auteur, d’une perfection à laquelle nous nous efforcerons de parvenir.
Pour nos
protégés, n’oublions pas leurs prouesses. Ils sont heureux de regagner leurs logis éclairés le temps voulu pour se désaltérer et retrouver leur place au perchoir.

Les résultats sont à ce prix !